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La statue de Latham

Edifiée sur la commune de Sangatte, juste à la sortie de Blériot Plage et à proximité du cap Blanc-nez, on aperçoit la statue de Latham, l'un des pionniers de l'aviation.
Avant Blériot, il survole la Manche d'abord en ballon puis en avion !



Aérostèle Hubert Latham

Pour honorer le célèbre champion "malchanceux", une statue, haute de 3 mètres, œuvre du sculpteur Georges Vergez, est inaugurée le 13 août 1922 en présence de la mère et de la sœur de l'aviateur. 

Sous la statue de Latham on peut lire :

A l’amateur H. LATHAM 1883-1912
en mémoire de ses vols audacieux au-dessus de la Manche
 ses admirateurs et amis ont élevé le monument 
sous le patronage de l’aéroclub de France.

Hubert Louis Arthur Latham


Français aux origines anglaises, Hubert Latham, faisait partie de cette jeunesse dorée qui s’est passionnée pour l’aviation naissante. Fils d'une riche famille d'armateurs havrais, il poursuit ses études en Angleterre et reçoit une éducation qui lui inspire la passion du sport.
Il découvre la navigation aérienne grâce à son cousin l'aéronaute Jacques Faure.

En février 1905, il réalise son premier exploit aérien avec une traversée de la Manche en ballon reliant Londres à Paris.

En 1906 et 1907, il pilote à Monaco, des bateaux de course "Antoinette".

En 1908, il assiste à l’un des vols de Wilbur Wright et décide d'apprendre à piloter sur monoplan "Antoinette" dont il devient chef-instructeur. 

Antoinette

Antoinette : ce prénom fait la gloire des premières machines volantes.
Quand l’ingénieur motoriste Levavasseur décide de construire un aéroplane, il l’appelle "Antoinette" en l’honneur de la fille de son ami Gastambide, son associé et mécène

En 1909, il est employé comme pilote d'essai de la société Antoinette et réalise deux tentatives de vol de traversée de la Manche les 9 et 19 juillet 1909. Il échoue pour des raisons techniques : deux pannes d’arrivée d’essence au moteur le contraignent à amerrir à 500 mètres des côtes anglaises et à laisser Blériot réaliser cet exploit à peine une semaine plus tard (le samedi 24 juillet 1909).

La petite histoire relatée par le journal local "La voix du Nord"

"Début juillet 1913, l’aviateur français Hubert Latham arrive à Calais. Il est accompagné de son aéroplane à moteur huit cylindres nommé l’Antoinette IV , calfeutré dans un hangar situé non loin du Blanc-Nez. Tout à la fois dandy et aventurier, Latham est le premier à répondre à l’offre du Daily Mail qui propose un prix de mille livres sterling à l’aviateur réussissant à traverser la Manche en avion.
6 h 45, lundi 19 juillet 1909. Le soleil est levé. Pas un souffle de vent. La brume se dissipe. Suivi par une horde de photographes et d’une poignée de spectateurs en délire, Hubert Latham va s’élancer au-dessus de la Manche sur son monoplan. Après avoir coiffé son casque à lunettes de chauffeur, il décolle du Blanc-Nez. Il n’a effectué qu’un seul vol d’essai le 13 juillet !
L’aéroplane, qui atteint rapidement une altitude de 60 m, se dirige d’abord, à une allure d’environ 60 km/h, vers Sangatte. Puis le grand oiseau mécanique vire et fait cap vers la mer. Semblant glisser sur l’air, il prend encore de l’altitude et de la vitesse. La durée du raid est estimée à vingt-cinq minutes.
Le contre-torpilleur "Le Harpon", à bord duquel a pris place le constructeur de l’aéroplane, Léon Levavasseur, lui sert d’escorte. Le rédacteur sportif du Petit Calaisien, A. Lemaire, qui naviguait à bord du second bateau convoyeur,  le remorqueur " Le Calaisien", raconte : " Nous avancions lentement dans la direction de Douvres, lorsque soudain notre attention fut attirée par deux coups de sifflet stridents, jetés par la sirène du contre-torpilleur. Nous nous retournâmes : à deux ou trois milles environ à notre arrière, l’Antoinette apparaissait dans les airs, superbe et majestueux. "il" planait, se rapprochait doucement de la surface des flots. Il tombait. Son moteur avait eu une panne. Lorsque "Le Harpon" arriva près de l’Antoinette, Latham était tranquillement assis dans son baquet, fumant une cigarette. Il avait de l’eau à peine jusqu’aux chevilles. On le tira de sa position à l’aide d’un canot".
À l’aide d’amarres, l’Antoinette aux ailes brisées et à l’hélice tordue est hissée contre le bordage du remorqueur "Le calaisien", et ramenée au port de Calais. Une foule énorme a déjà envahi les jetées et les ponts pour accueillir Latham. Le flegmatique aviateur est littéralement ovationné sur le quai de la gare maritime. Il confirme aux reporters que c’est une panne de moteur qui l’a fait chuter à 10 milles de la côte.
Derrière son sourire éclatant, l’aviateur est probablement très dépité. Il repart vers Paris. Certes, il n’a pas dit son dernier mot. Mais il faudra compter plusieurs jours avant de pouvoir disposer d’un autre appareil. Et le 19 au soir, un nouveau concurrent se déclare : un certain Louis Blériot… On connaît la suite de l’histoire. Reste que c’est au « malchanceux de la Manche », et non à celui qui a accompli l’exploit, que l’Aéroclub de France érigera par la suite une belle statue au Blanc-Nez."
Le 24 juillet 1909 Louis Blériot à bord du Blériot XI traverse la Manche en 32 minutes !


Latham, sportivement, tente à nouveau la traversée sur un nouvel appareil, l’"Antoinette VII", moteur 50 CV. Il décolle le 27 juillet 1909 à 17 h 50. À 18 h 16, le moteur s’arrête et l’avion doit à nouveau se poser sur l’eau, à seulement un mile des côtes anglaises ! pas de chance !

Il a couvert 34 km à la vitesse de 90 km/h. Il semble qu’il y ait eu rupture d’une tuyauterie d’essence. Latham renonce, mais d’autres exploits l’attendent lui aussi.

En août 1909, il bat les records de distance (plus de 154 km) et de hauteur (155 m) et devient le pilote d'essai officiel.

Il acquiert très vite une renommée internationale en bravant les intempéries, à Doncaster en Angleterre puis à Berlin fin 1909. La firme connaît quelque succès et son école établie à Mourmelon forme quelques dizaines de pilotes à partir de 1910 dont la célèbre aviatrice Marie Marvingt.











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